Les assises prévues ce mercredi 14 août 2013 entre le président Michel Martelly et les dirigeants politiques ont été annulées in extremis. Capitulation du président ou Victoire de ses opposants? Une décision dictée par la sagesse, répondraient peut-être les conseillers du chef de l’Etat.
En tout cas, les pourparlers ne pouvaient pas avoir lieu suite au refus des responsables de partis d’y prendre part. Ils avaient en effet conditionné leur participation. Ils continuent d’exiger des excuses publiques du chef de l’Exécutif pour les avoir récemment traités de voleurs de bœufs, de volailles (poules) et de terrains.
Dans un discours préenregistré adressé à la nation diffusé en boucle sur la Télévision nationale d’Haïti, le Premier mandataire de la nation a exprimé ses regrets suite à l’avortement de la rencontre du 14 août. Il n’y a pas fait droit à la demande des partis relative aux excuses publiques. Il a de préférence félicité les regroupements politiques proches du pouvoir ayant répondu favorablement à son invitation.
Cette adresse à la nation a été aussi l’occasion pour le Président Martelly de renouveler sa détermination d’organiser les prochaines sénatoriales partielles, municipales et locales à la fin de l’année 2013. Il a aussi insisté sur l’impérieuse nécessité d’engager un dialogue constant et franc avec les acteurs concernés. Il convie, en ce sens, les organisations, partis et regroupements politiques à une large concertation. Ce qui, pour lui, pourrait leur permettre de vider des contentieux historiques constituant un obstacle au développement du pays. Il en a profité pour faire un survol historique sur les formations politiques du pays qui, selon lui, sont aujourd’hui au nombre de 120.
Ces formations, précise Martelly, sont à chaque scrutin, fragmentées notamment dans la période allant de 1995 à 2010. D’où leur grande faiblesse à avoir une représentation consistance au Parlement. A l’exception de l’OPL, les autres partis dont Fanmi Lavalas, la Fusion des sociaux-démocrates et le RDNP ont été signalés comme des partis faibles quant à leur présence au Sénat et la chambre basse. En témoigne la configuration aujourd’hui du pouvoir législatif.
Par ailleurs, le chef de l’Exécutif a fait état d’un ensemble de problèmes récurrents liés aux institutions concernées par les élections. Le registre électoral mérite d’être épuré, complète-t-il. De 2004 à nos jours, poursuit-il, les noms de personnes décédées figurent encore sur la liste électorale. Cet état de fait est dû à l’incapacité de l’Office national d’identification (ONI), relève-ton du discours du Président faisant remarquer que l’ONI n’arrive même pas à émettre régulièrement les cartes électorales.